Aphrodisiaque

 

Existe-t-il une cuisine ou des mets aux effets directement aphrodisiaques, c’est-à-dire qui excitent le désir sexuel ? C’est douteux. Dans un domaine où le fantasme tient une large place, le décor, l’ambiance, l’éclairage, la musique jouent autant que la nature des aliments.

 

Cependant, il est de tradition de considérer comme excitants le gibier, divers abats (ris de veau, animelles et amourettes, cervelles et rognons), les huîtres, le homard et les écrevisses, le caviar et les laitances, la truffe et la morille, et surtout des condiments (poivre, piment, cannelle, muscade, girofle, safran, vanille, gingembre) et certains produits exotiques ou anciens (ailerons de requin, ambre, musc).

 

Les recettes réputées propices aux joutes amoureuses furent particulièrement en amoureuses furent particulièrement en vogue au 18e siècle. Ce sont, en fait des mets de luxe, offerts en hommage et considérés comme le prélude à un aveu. Le champagne a, lui aussi, bonne réputation, sans compter les élixirs « pousse-l’amour ».

 

Quelques produits sont, par ailleurs, vantés par la voix populaire : l’asperge, le céleri, le cerfeuil bulbeux, en raison d’analogies morphologiques ; le faisan et le pigeon, par référence à la vaillance amoureuse de ces oiseaux.

 

Il n’en est pas moins certain qu’un régime à base de nourritures échauffantes et de boissons vasodilatatrices peut prédisposer à honorer Vénus.

 

A titre d’illustration, voici, parmi d’autres, un exemple de menu « aphrodisiaque » extrait d’un recueil de siècle dernier : « Potage à la tortue à l’ambre gris, sole à la normande, filet de renne, sauce crème, salmis de sarcelles, pigeonneaux rôtis, salade de cresson, asperges sauce hollandaise, pudding à la moelle, porto, bordeaux, café, coca. »