Argenterie

 

Ensemble des objets et ustensiles de table en argent, argent doré (vermeil) ou métal argenté : couverts et vaisselle dite « plate » (c’est-à-dire faite sans soudure, dans une seule lame de métal (« plate »), qu’il s’agisse de légumiers ou de soupières aussi bien que de plats ou d’assiettes), ainsi que les accessoires et pièces décoratives (candélabres, dessous-de-plat, clochette, salières, porte-couteaux, etc.).

 

La vaisselle d’argent existait déjà dans l’Antiquité. Dans la France médiévale, elle se répandit parmi les nobles et les riches marchands. La masse de métaux précieux immobilisés finit par inquiéter les souverains.

 

En 1310, Philippe le Bel, pour tenter de résoudre la crise monétaire, interdit la fabrication des vaisselles d’or et d’argent. Mais la mesure resta sans effet, et l’usage de l’argenterie ne cessa de se développer jusqu’à la Révolution.

 

Il fut néanmoins réservé de plus en plus à des pièces d’apparat, après que Louis XIV, en faisant fondre la vaisselle royale pour renflouer les finances, eut favorisé l’essor de la porcelaine et de la faïence.

 

C’est sous le Consulat que la loi du 19 brumaire an VI (1797) fixa les titres légaux, encore en vigueur de nos jours.

 

L’argent utilisé est, en réalité, un alliage d’argent et de cuivre. Les deux titres légalement autorisés en France sont 925/1 000 (925 parties d’argent pour 75 de cuivre) et 800/ 1000 (800 parties d’argent pour 200 de cuivre), le second n’étant guère employé que pour l’exportation, afin de concurrencer les fabrications étrangères dont les titres sont inférieurs aux nôtres.

 

En France, l’argenterie est poinçonnée depuis 1260 par l’orfèvre, qui imprime sa marque de fabrique et sa garantie. Pour l’argent, ce poinçon est obligatoirement en forme de losange (depuis 1838). Le métal argenté (laiton ou maillechort argenté) porte son poinçon de marque (ou poinçon de maître) inscrit dans un carré.

 

En 1840, l’Anglais Elkington et le Français Ruolz inventèrent simultanément l’argenture galvanoplastique, mettant ainsi l’argenterie à la portée des moins fortunés, qui purent remplacer leurs couverts en fer étamé par du métal argenté.

 

Pour éviter que les couverts en argent ne noircissent, on les conserve à l’abri de l’air, dans des écrins ou enveloppés dans des tissus spéciaux ou du papier de soie. Il faut les entretenir régulièrement avec des produits destinés à l’argenterie, appliqués avec un chiffon très doux.