Argot de la table et de la cuisine

 

Il n’existe pas, à proprement parler, d’argot des cuisiniers, mais ceux-ci possèdent un jargon professionnel et quelques expressions imagées (« piano » pour le fourneau, « gros bonnet » pour le chef de brigade).

 

En restauration, « chaud devant ! » est une manière de demander le passage quand on est chargé de plats, et « ça marche ! » signifie que la commande est enregistrée.
Il reste deux domaines où un authentique argot subsiste, sinon dans la pratique, du moins dans les mots. D’une part, la nourriture dans son ensemble, qualifiée de « becquetance », « graine », « jaffe » ou « tortore » (avec les verbes becqueter, claper, grainer, morfaler, tortorer).

 

D’autre part, les aliments eux-mêmes : « brignollet », « brigeton » (pain), « sauciflard » (saucisson), « bouillante » (soupe), « barbaque », « bidoche » (viande) et « picrate », « jaja », « gros-qui-tache », « bette-rave » (vin rouge), « roteuse » quand il s’agit d’une bouteille de champagne, sans oublier le « frometon » (fromage), « calendo » pour un camembert, et le « caoua » (café).

 

Autre domaine imagé, l’argot du zinc, dont voici une liste non exhaustive : antigel (marc) ; antigrippe (pousse-café) ; blanc limé (vin blanc et limonade) ; cercueil (demi de bière) ; fond-de-culotte (Suze et cassis [parce que « ça ne s’use qu’assis »] ; marie-salope (jus de tomate et vodka – le nom anglais du cocktail est Bloody Mary) ; mélé-cas (cassis et rhum) ; rince-cochon (vin blanc, sirop de citron et eau de Seltz).