Certains mets surprennent les nonBordelais parleur préparation souvent inattendue, mais toujours succulente. C'est le cas en particulier des huîtres, que l'on accompagne ici de crépinettes grillées ou même de pâté de campagne. C'est le cas aussi de l'alose au gril, servie sur un lit de feuilles de noyer, ou de la lamproie à la bordelaise, que l'on cuit dans son sang mélangé à du vin rouge et parfumé avec des poireaux. L'échalote, comme l'ail en Provence, parfume de nombreux apprêts.

Le tourin, après lequel on fait traditionnellement « chabrot », en versant une bonne rasade de vin dans le bouillon qui reste au fond de l'assiette, est aussi un plat typique du Sud-Ouest, ainsi que les cagouilles (escargots), que l'on déguste « à la Caudéran » pendant le carême, et les cèpes à la bordelaise.

C'est sans doute l'Océan tout proche qui fournit au Bordelais ses spécialités les plus raffinées, poissons, coquillages et crustacés : les huîtres d'Arcachon, les petites soles - baptisées curieusement « langues d'avocat » - et les moules sont particulièrement réputées. Mais les richesses des régions voisines sont également mises à contribution par les cuisiniers bordelais : le foie gras, les confits, les palombes et les ortolans des Landes, la viande des animaux élevés dans la région de Pauillac, les produits laitiers des Charentes, les eaux-de-vie de Cognac et de l'Armagnac et les fruits de la Dordogne permettent à la gastronomie bordelaise de tenir un des premiers rangs dans le monde.

Si le Bordelais ne produit pas de fromages, ses pâtisseries sont réputées : macarons de Saint-Émilion, fanchonnettes, milliassous aux amandes amères et merveilles* clôturent dignement les repas bordelais.